Le secteur financier demeure un pilier stable et solide de l’économie : il génère 38'000 emplois à haute valeur ajoutée et contribue de manière déterminante au PIB cantonal genevois (12,9%). Face aux enjeux géopolitiques et à une conjoncture peu dynamique, les acteurs bancaires et financiers font preuve de solidité, de lucidité et de vigilance. Pour répondre à ces défis, la Fondation Genève Place Financière (FGPF) a identifié trois axes stratégiques prioritaires résumés sous l’acronyme des trois « A » pour Accès au marché, Attractivité et Artificial Intelligence (AI).
L’union fait la force
Avec plus de 38'000 emplois à haute valeur ajoutée et une contribution de 12,9% au PIB cantonal, le secteur financier genevois joue son rôle de moteur économique. Sa réputation auprès de l’opinion publique reste bonne puisque 60% des Suissesses et des Suisses ont un jugement positif sur les banques, selon le sondage mené par l’Association suisse des banquiers (ASB) au printemps 2024. Face aux incertitudes géopolitiques et compte tenu de leur activité orientée vers l’international, les acteurs bancaires et financiers se montrent lucides et estiment que cette dimension géopolitique reste incontournable dans la prise de décision. Par ailleurs, ils se montrent vigilants au sujet de l’évolution des conditions-cadres en lien avec l’accès au marché européen, la réglementation et la fiscalité.
Accès au marché : un travail de longue haleine
Sous l’égide de l’ASB, la Place financière a élaboré une approche dite « spécifique aux établissements » qui prévoit que les intermédiaires financiers intéressés s’enregistrent auprès d’une autorité européenne unique, obtenant ainsi un passeport leur permettant d’offrir activement des services bancaires et d’investissement sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne (UE). Pour appuyer cette approche, la Fondation Genève Place Financière de concert avec ses homologues de Zurich et de Lugano a entrepris pour la première fois de l’histoire une démarche conjointe auprès du Conseil fédéral.
Attractivité : pour une fiscalité incitative
Une fiscalité incitative aux niveaux international, national et local est essentielle afin de favoriser la création d’emplois, les investissements dans la recherche et le développement ainsi que l’innovation. Le rejet d’une imposition allégée de l’outil de travail lors de la votation cantonale du 22 septembre 2024 constitue une occasion manquée de renforcer l’activité entrepreneuriale.
Artificial Intelligence : des opportunités et des défis
L’intelligence artificielle ouvre un vaste champ de possibilités et stimule la création de valeur économique. Le secteur financier utilise d’ores et déjà cette technologie afin d’améliorer la qualité des prestations et le degré de satisfaction. Ces opportunités ne doivent pas occulter les défis à relever face au développement de systèmes autonomes fonctionnant sans surveillance humaine. Dans ce contexte, la réglementation et la formation participent à cette révolution.
Enquête conjoncturelle : solidité et pragmatisme du secteur bancaire et financier
Les résultats de l’enquête conjoncturelle 2024-2025 illustrent un ralentissement en 2024 avant une reprise attendue pour 2025. Le secteur bancaire et financier fait face à une relance modérée de la conjoncture, à une augmentation des charges ainsi qu’à une baisse des revenus d’intérêt. Toutefois, dans ce contexte exigeant, plusieurs indicateurs soulignent la bonne santé des banques, des gestionnaires de fortune et autres intermédiaires financiers : la gestion de fortune bénéficie d’une dynamique favorable, avec une augmentation des actifs sous gestion. En matière d’emplois, la tendance est à l’augmentation des effectifs.