Carrefour des grandes voies de communication, de la Méditerranée aux Flandres, de l'Italie à la France, le destin de Genève se profilait il y a déjà plusieurs siècles.
En 1387, l'évêque Adhémar Fabri accorde aux Genevois.es des "franchises" qui confirment l'ensemble de leurs droits anciens et leurs libertés acquises. Privilège unique dans la chrétienté, les Genevois.es sont désormais autorisé.e.s à pratiquer le prêt avec intérêt, alors sévèrement condamné par l'Eglise.
- Les banquiers genevois, bâtisseurs de l'Europe
Aux XIVe et XVe siècles, Genève est une des principales villes de foires européennes. Transferts de fonds, ordres de paiement, changes et crédits: des négociants deviennent banquiers.
Dès le XVIIe siècle, Genève dispose d'importants réseaux commerciaux dans le monde entier. Ses banquiers, financent la Compagnie des Indes Hollandaises, la Banque Royale d'Angleterre, la Manufacture Royale des Glaces (Saint-Gobain, première firme industrielle européenne) et tant d'autres entreprises.
Les banquiers genevois deviennent conseillers de ministres et souverains, voire ministres eux-mêmes. Albert Gallatin devient secrétaire d'Etat au Trésor des Etats-Unis et négocie l'achat de la Louisiane, Georges Prévost est gouverneur général du Canada, Pierre Isaac Tellusson est directeur de la Banque d'Angleterre, alors que Jacques Necker est ministre des Finances de Louis XVI.
Au XIXe siècle, les banquiers genevois contribuent au développement industriel et commercial suisse et européen, en participant au financement des compagnies de chemin de fer et en émettant des emprunts publics.
C'est à Genève, en 1857, un quart de siècle avant Zurich et Bâle, qu'est fondée la Bourse, institution qui allait fortement contribuer au rayonnement financier du canton. La Bourse de Genève occupait le cinquième rang des bourses européennes de l'époque, derrière Amsterdam, Copenhague, Londres et Paris. De nombreux titres étrangers s'y traitaient déjà.
- Haut lieu de la gestion de fortune et du négoce
D'autres banques sont créées au tournant du siècle, constituées en sociétés anonymes et résolument commerciales. Les banques privées genevoises se spécialisent alors progressivement dans la gestion de fortune pure, une activité qui, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale prendra une importance croissante pour la Place financière de Genève. L'expertise et la tradition des banquiers privés genevois entraîneront alors toujours plus de banques commerciales suisses et étrangères, de sociétés financières et d'activités auxiliaires à s'installer à Genève, faisant de cette ville une capitale mondiale de la gestion de patrimoine.
Genève n'a pas pour autant abandonné la tradition du négoce puisque les plus grandes sociétés internationales de cette spécialité s'y sont installées et leurs affaires financières bénéficient d'un tissu bancaire très actif dans ce domaine.