Les compétences exigées dans le secteur financier évoluent sans cesse et de plus en plus rapidement. Selon l’enquête conjoncturelle 2024-2025 de la FGPF, près d'un tiers des établissements bancaires et des gérants de fortune placent la fintech en tête des défis à relever et estiment que la réussite de l’évolution numérique passe par l’amélioration de la formation.
Depuis plusieurs années, tout acteur économique est touché par la transformation digitale. Le secteur bancaire n’échappe pas à la règle et innove constamment pour rester compétitif. Plusieurs facteurs sont à l’origine de la montée en puissance du digital. Suite à la crise financière de 2008, les banques ont dû se réinventer dans un contexte politique et économique instable. Elles ont également dû faire face aux changements de comportement de leur clientèle et à l’apparition de nouveaux acteurs.
Dès lors, la numérisation de certaines activités s’est inscrite à la fois comme un moyen de mieux maîtriser les coûts et une réponse à la demande de client.e.s pour davantage de réactivité et de disponibilité de la part de leur établissement bancaire. Ces changements profonds ont notamment amené les banques à repenser l’optimisation de l’expérience client. C’est donc logiquement dans la banque commerciale et de détail ainsi que dans la gestion de fortune que la transformation des métiers, liée au passage au numérique, a été la plus importante. En conséquence, ces deux secteurs d’activité restent les plus demandeurs en formation continue.
A Genève, plusieurs formations continues répondent à ce besoin. La Haute Ecole de Gestion (HEG) délivre un « Certificate of Advanced Studies (CAS) » en transformation digitale afin d’améliorer son leadership dans le domaine numérique. Depuis janvier 2024, la HEG propose également un « CAS en Blockchain & Finance » afin de mieux comprendre les aspects financiers de la technologie Blockchain et de la finance décentralisée. De son côté, l’Institut Supérieur de Formation Bancaire (ISFB) s’adresse précisément aux collaboratrices et collaborateurs du secteur financier dont l’activité est impactée par la transformation digitale et leur propose un Certificat «Future of Finance».
La certification SAQ CWMA (Certified Wealth Management Advisor) se veut également à l’écoute des évolutions dans le domaine de la fintech. Dans le cadre des révisions régulières liées à cette certification, les exigences dans les connaissances en matière de nouvelles technologies sont renforcées à travers des cours modulaires « Fintech : Refresh & Apply » délivrés notamment par l’ISFB à Genève.
La formation académique n’échappe pas à la vague numérique. L’Université de Genève a été la première université de Suisse à offrir un certificat d’études supérieures (CAS) en fintech dès 2019. En collaboration avec le Geneva Finance Research Institute (GFRI), l’objectif de ce cursus est de développer une compréhension à 360° de la fintech, de la blockchain, des cryptomonnaies et de la « big data » dans le domaine de la finance. Ainsi, les participant.e.s à ce programme auront une connaissance exhaustive des tendances futures des technologies de pointe et seront prêt.e.s à relever les défis digitaux tout au long de leur carrière.
La numérisation du secteur bancaire et financier ouvre de nouveaux champs d’investigation dans d’autres disciplines. Des ponts entre les technologies financières et le droit sont explorés à l’Université de Genève à travers un CAS Digital Finance Law. Cette formation adopte une approche pratique et présente une perspective des risques induits par la transformation digitale. Le Graduate Insitute n’est pas en reste puisqu’il a créé un Tech Hub en novembre 2022. Ce pôle de compétences vise à soutenir des projets d’enseignement et de recherche en explorant les opportunités offertes par les nouvelles technologies et les dangers qu’elles représentent. Il permettra de créer des synergies par exemple entre la fintech, l’intelligence artificielle et le droit humanitaire.