Les métiers de la banque ne sont pas réservés aux élites qui font de hautes études. Voici le message que la Fondation Genève Place Financière (FGPF) tente de faire passer auprès des élèves de 11ème du Cycle d’Orientation. En partenariat avec Go-Apprentissage, projet pilote soutenu par la Confédération, et le DIP, la FGPF s’est donné pour mission de promouvoir la filière de l’apprentissage dans le secteur bancaire. Car, oui, on peut réussir dans la banque en empruntant cette voie.
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Pourquoi promouvoir l'apprentissage bancaire?
La filière de l’apprentissage constitue l’une des clés du succès de l’économie suisse. La Fondation Genève Place Financière participe depuis plusieurs années à la Cité des Métiers, qui a lieu tous les trois ans à Palexpo. Depuis cette année, nous avons décidé de faire un pas supplémentaire en allant présenter le secteur bancaire, ses métiers et ses formations directement dans les écoles. L’objectif est de motiver les jeunes à choisir cette voie en leur donnant des outils pour dynamiser leur CV, en proposant des simulations d’entretiens et en leur permettant de dialoguer avec des apprentis. Un sondage réalisé par la FGPF auprès des banques genevoises a montré que, globalement, plus de 90% des apprentissages débouchent sur une place de travail fixe. Or à Genève seuls 5% des élèves quittant le cycle d’orientation se dirigent vers l'apprentissage. Cette filière mérite donc d’être mieux valorisée.
Quelles sont les exigences communes quant au profil des candidats?
L’apprentissage bancaire n’est pas une voie de facilité. La formation commerciale de base auprès d’une banque requiert le certificat de fin d’étude obligatoire. Le niveau scolaire doit être bon. Et de nombreux établissements demandent également la réussite à un test d'aptitude. Il est également important d’avoir certaines qualités personnelles comme de la motivation et un intérêt marqué pour le monde bancaire, la capacité à communiquer et le goût d'apprendre.
À quels métiers l'apprentissage bancaire permet-il d'accéder?
La palette des métiers est très vaste et l’apprenti est amené durant ses trois ans de formation à expérimenter aussi bien le travail au guichet que le trafic des paiements, le conseil à la clientèle privée ou encore les crédits et le négoce international.
Peut-on grimper les échelons et accéder à un poste important dans la banque avec un apprentissage en poche?
Au terme de l’apprentissage, les diplômés disposent d’une première expérience dans le monde du travail. Par la suite, une formation continue en interne ou auprès d’un institut spécialisé permet un perfectionnement professionnel tout au long de la carrière. L’apprentissage ouvre ainsi de réelles perspectives dans la banque. On peut citer les exemples de Pascal Besnard, responsable région Genève au Credit Suisse, et d'Antonio Palma, Associé-gérant de la banque Mirabaud & Cie SA.
L'emploi est au centre des préoccupations, certes. Ceci dit, 3% des postes ont été supprimés dans la banque à Genève entre 2014 et 2015. Pourquoi vouloir continuer à attirer de jeunes banquiers ?
C’est juste. Toutefois, sur les dix dernières années, l’emploi dans le secteur bancaire est resté stable. Les banques ont suffisamment de créativité, de crédibilité et d’expérience en Suisse et à Genève pour maintenir leur offre d’emploi. De plus, la branche voit émerger des métiers novateurs grâce aux nouvelles technologies. Former une relève d’excellence est donc essentiel au maintien de notre compétitivité. L’apprentissage s’inscrit dans cette tendance et est adapté aux réalités du terrain.
Entretien publié dans le cahier "Formation" de la "Tribune de Genève" - 3 mars 2017